16e édition – En vert, verre, vers et avec tout
Comme chaque dernier samedi du mois de juin depuis 16 ans, le jardin éphémère situé devant l’hôtel de ville s’est dévoilé au public. Un moment riche en surprises, en poésie et en émotion autour des multiples déclinaisons du vert, verre, vers…
« C’est une édition marquée par un sentiment particulier » confie Frédéric Cuvillier, Maire de Boulogne-sur-Mer. « Lancé en 2007, ce pari un peu fou de créer un jardin éphémère chaque été devant l’hôtel de ville a été relevé avec talent et passion par Louis Djalaï. C’est donc avec l’émotion de ce souvenir mais aussi avec la volonté de transmettre et de perdurer que possédait Louis que nous découvrons un jardin d’une grande beauté. »
« C’est avec honneur, fierté, mais aussi humilité et surtout beaucoup d’émotions que je reprends ce flambeau » explique Aurélie Pélaprat, cheffe du service Parcs et Jardins qui a succédé à Louis Djalaï. « C’est une lourde responsabilité pour moi que de devoir être à la hauteur de toutes les éditions précédentes. A la hauteur du grand personnage qu’était Louis. Mais c’est parce qu’Envers et contre tout Louis voulait que je le fasse, parce qu’Envers et contre tout la vie devait continuer, parce qu’Envers et contre tout, la tradition devait perdurer, que l’on vous présente aujourd’hui : En vers et avec tout. Ainsi donc, au gré de votre déambulation, vous pourrez voir « Le VER » décliné sous toutes ses formes : couleur, matière, faune, flore, poésie… »
Le jardin s’organise sur deux cheminements qui composent les initiales L et D, premier hommage à Louis Djalaï. « Et si parcourir cette allée en verre au L symbolique, vous mets la tête à l’envers » poursuit Aurélie Pélaprat, « notre cher verseau (Louis Djalaï) vous accompagnera voir sa serre en verre et vous invitera à vous poser à l’ombre du verger. Une fois vos esprits remis à la verticale, vous pourrez suivre le ruban de verveine, de véroniques et de verbascum, jusqu’à Gustave Caillebote et ses célèbres cloches de verre, pour prendre un verre à sa mémoire. Ne vous effrayez surtout pas de ces vers de terre géants que vous croiserez. Ils sont utiles dans nos jardins. Cherchez plutôt leurs minuscules cousins les vers à soie, hébergés dans les muriers. Dirigez-vous ensuite vers le D, dédié à la poésie, où, au milieu des fleurs du mal de Charles Beaudelaire, Paul Verlaine vous accueillera, pour réciter avec lui les vers de sa Chanson d’automne. N’oubliez pas de regarder la façade de notre mairie, habillée de vert, se laissant envahir par des haricots verts géants. Celles et ceux qui ont suivi les précédentes éditions trouveront dans celle-ci quelques références, et quelques clins d’œil. »
Le jardin est également parsemé de tuteurs peints en vert plantés en groupe dans le gazon, image de la verticale.
« Dans la beauté de ce nouveau jardin, avec son supplément de sensibilité et de féminité, vous relevez le défi avec passion et talent » reprend Frédéric Cuvillier. « Ce jardin éphémère symbolise le fait que Boulogne-sur-Mer est une ville où la nature a toute sa place. La nature est en ville, elle verdit notre patrimoine historique. Ce jardin monochromatique est le symbole de cet engagement. A admirer, jusqu’au vertige. »
Le poème de Verlaine inscrit sur le sol :
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens